Augmentation de 11 % des tarifs de la carte grise en France métropolitaine : ce qu’il faut savoir

Augmentation de 11 % des tarifs de la carte grise en France métropolitaine

En 2025, le coût de la carte grise ou certificat d’immatriculation subira une augmentation significative de 11 % en France métropolitaine, touchant plusieurs régions. Cette hausse n’est pas anodine et soulève des questions quant à son impact sur les automobilistes et les finances des collectivités locales. Cet article se propose de détailler les raisons derrière cette décision, les conséquences attendues ainsi que les spécificités tarifaires selon les différentes régions de l’hexagone.

Les raisons de l’augmentation des tarifs

Cette hausse des tarifs de la carte grise s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, les collectivités locales font face à une baisse de leurs ressources financières en raison de la baisse des recettes fiscales post-COVID-19. D’autre part, l’éxonération des tarifs pour les véhicules électriques et à hydrogène, qui était censée encourager l’utilisation de véhicules moins polluants, a entraîné un manque à gagner pour les budgets régionaux.

En effet, selon les prévisions budgétaires, la région Occitanie a observé un manque à gagner de 14,4 millions d’euros en 2023, chiffre qui pourrait atteindre 19 millions d’euros en 2024. Dans ce contexte, certaines régions, comme la Normandie et la Corse, n’ont d’autre choix que d’augmenter le coût du cheval fiscal pour compenser ces pertes et assurer le financement de leurs projets régionaux.

Impact sur le budget des ménages

Cette augmentation des tarifs de la carte grise risque d’avoir un impact non négligeable sur le budget des ménages. Un automobiliste à la recherche d’une carte grise devra désormais débourser davantage, ce qui pourrait contraindre certains d’entre eux à renoncer à l’acquisition de véhicules neufs ou d’occasion. Une étude récente a mis en exergue que même une hausse modeste des frais de la carte grise peut conduire à une baisse de l’immatriculation.

Les ménages dont le revenu est déjà à la limite du seuil de pauvreté ressentiront particulièrement cette hausse. Les associations de défense des consommateurs mettent en garde contre le risque d’augmenter encore plus l’inégalité sociale en matière de mobilité.

Inégalités tarifaires entre régions

Il est intéressant de noter que l’augmentation des tarifs de la carte grise ne sera pas uniforme à travers la France. Certaines régions comme la Corse vont voir leur tarif du cheval fiscal passer de 27 € en 2024 à 43 € en 2025, soit une augmentation stratosphérique de 59,2 %. Tandis que d’autres comme les Hauts-de-France vont maintenir le tarif à 36,2 €.

Voici un aperçu des tarifs prévus par région :

Région	2025 (en €)	2024 (en €)	Variation
Normandie	60	46	+30,4 %
Bretagne	60	55	+9 %
Grand Est	60	48	+25 %
Corse	43	27	+59,2 %

Les conséquences pour les collectivités locales

Pour les régions, cette hausse des tarifs représente une opportunité nécessaire de renflouer leurs coffres. Grâce à l’augmentation du prix du cheval fiscal, la Normandie, par exemple, espère générer environ 162 millions d’euros pour son budget 2025, ce qui serait une augmentation significative par rapport aux années précédentes.

Ces fonds supplémentaires seront notamment investis dans des projets d’infrastructures et de transition écologique, soulignant ainsi que, malgré l’augmentation de la carte grise, il est essentiel de maintenir un équilibre entre recettes fiscales et investissements publics.

Réactions des citoyens et des élus

Les réactions à cette hausse ne se sont pas faites attendre. De nombreux automobilistes expriment leur mécontentement face à cette décision, arguant qu’il s’agit d’une double peine à un moment où le coût de la vie augmente déjà. Les élus locaux, de leur côté, se trouvent confrontés à un dilemme : répondre aux besoins de financement de leurs projets tout en tenant compte de la pression exercée sur leurs concitoyens.

Un sondage récent a révélé que plus de 70 % des français se disent opposés à cette augmentation, ce qui pourrait avoir des conséquences sur le taux de participation aux futures élections régionales.

Des initiatives pour la mobilité durable

Face à l’augmentation des coûts d’immatriculation, certaines initiatives émergent pour favoriser la mobilité durable. Des collectivités lancent des projets visant à promouvoir l’utilisation des transports publics ou des mobilités douces. Des incitations financières, telles que des subventions pour l’achat de vélos électriques, sont également mises en place.

Ces démarches visent à réduire la dépendance à l’automobile et à atténuer autant que possible l’impact de cette hausse sur les budgets des ménages, tout en contribuant à la transition écologique.

Comparaison des tarifs dans d’autres pays

Il peut être intéressant de comparer la situation française à celle d’autres pays européens. Par exemple, en Allemagne, le prix des cartes d’immatriculation est généralement plus élevé, mais est compensé par une meilleure infrastructure routière et un système de transport public plus développés.

En Suède, le système est basé sur des critères environnementaux visant à encourager les véhicules moins polluants avec des tarifs réduits. Cette comparaison soulève la question de savoir si la France pourrait s’inspirer de ces modèles pour équilibrer ses ressources et améliorer les conditions de mobilité pour ses citoyens.

Un modèle à repenser ?

À la lumière de ces éléments, il devient évident que la question des tarifs de la carte grise soulève des enjeux non seulement économiques mais aussi sociaux et environnementaux. La France pourrait-elle envisager un modèle de tarification dynamique, où les coûts d’immatriculation seraient fonction des revenus ou de l’impact environnemental du véhicule ? Un tel système pourrait permettre d’alléger la charge sur les ménages les plus modestes tout en encourageant l’utilisation de véhicules plus verts.

Pour conclure

Cette hausse des tarifs de la carte grise constitue un sujet de débat qui mérite attention. Par-delà les chiffres, elle reflète les choix stratégiques des collectivités et les priorités politiques en matière de mobilité et d’environnement. Les automobilistes sont invités à anticiper ces changements et à s’informer pour faire les meilleurs choix possibles en matière de transport.

Source: www.quechoisir.org